Le mot PLÈTSE, titre des œuvres exposées fait référence au patois jurassien et signifie rustine. Tous les amateurs de vélos, petits ou grands, se souviennent de ce genre de réparation avec des rustines dentelées de rouge, ne dit-on pas « replètser » un pneu ? « Lorsque j’étais enfant, je collais des rustines sur les chambres à air pour les réparer. Il fallait souvent s’y prendre à de nombreuses reprises, coller, décoller, recoller avant de reprendre la route. Ces nouvelles peintures sont inspirées de cette expérience. Elles expriment le souvenir de la réparation et l’aspiration à de nouveaux horizons.
Pour développer ce corpus de travaux, j’ai procédé à une méthodologie qui consiste à appliquer des fragments de toile vierge sur des peintures fraîchement peintes, de les décoller pour les réappliquer sur une autre toile afin de transposer l’impression d’une peinture sur l’autre. Ce processus de travail a été réalisé pendant plusieurs mois en répétant l’opération afin d’imprégner les plètses de différentes strates de peintures successives. L’intention de répétition explicitement désiré tend à une volonté de dépassement de soi. »