This series of new paintings is inspired by the myth of Sisyphus. Partly drawing on the ideas of existentialist writer Albert Camus, the artist used the mythological figure as a metaphor through which to approach the act of painting.
The artist imagines his relationship to painting as a parallel with the fate of Sisyphus, who is condemned by the gods to push a stone up a hill, only for it to roll back down again – a cycle he is doomed to repeat for eternity. Envisaging the act of painting in similar terms, this led Gigon to paint with his fingers and to apply the material as if he were pushing a stone. For the artist, the myth as well as this very physical, almost performative way of painting are about surpassing oneself in the face of the absurdity of the human condition.
All the canvases are identical in size and vertical (140 x 90 cm). For the artist, they are the size of the imaginary space of the pushed stone. The surfaces are worked and structured by visible imprints, mainly created by the artist’s own fingers. The accumulation of material highlights the gradual process of covering and erasure, which refers to the cyclical patterns of life and death.
These very dark paintings can be read as monochromes at a quick glance, but are in fact polychromes with subtle colour nuances. The work invites the viewer to contemplate and take time to observe, in order to perceive this complex work in all its richness.
Camus says of Sisyphus “The struggle towards the heights is itself enough to fill a heart. One must imagine Sisyphus happy”. Must we imagine the painter, too, as happy? Are we happy, looking at these paintings? We might think, at first, that the darkness of the paint, the relentless repetition, suggests otherwise. But it is in the depth of contemplation, in the discovery of the subtle colour differences, their intense sensuality, that we find a quiet joy.
Cette série de nouvelles peintures est inspirée par le mythe de Sisyphe. Influencé en partie des idées de l'écrivain existentialiste Albert Camus, l'artiste a utilisé cette figure mythologique comme une métaphore pour aborder l'acte de peindre.
L'artiste imagine sa relation à la peinture comme un parallèle avec le destin de Sisyphe, condamné par les dieux à pousser une pierre en haut d'une colline et qu'elle redescende ensuite - un cycle qu'il est contraint de répéter pour l'éternité. Envisageant l'acte de peindre dans des termes similaires, cela a conduit Gigon à peindre avec ses propres doigts et à appliquer la matière comme s'il poussait une pierre. Pour l'artiste, le mythe ainsi que cette manière très physique, presque performative sont synonymes de dépassement de soi face à l'absurdité de la condition humaine.
Toutes les toiles sont de formats identiques (140 x 90 cm). Elles sont, pour l'artiste, l'espace imaginaire de la pierre poussée. Les surfaces sont travaillées et structurées par des empreintes visibles, principalement créées par les propres doigts de l'artiste. L'accumulation de matière met en évidence le processus graduel de recouvrement et d'effacement qui renvoie aux schémas cycliques de la vie et de la mort.
Ces peintures très sombres peuvent être lues comme des monochromes au premier coup d'œil, mais sont en fait des polychromes aux nuances de couleurs subtiles. L'œuvre invite le spectateur à contempler et à prendre le temps d'observer afin de percevoir cette œuvre complexe dans toute sa richesse.
Camus dit de Sisyphe : «La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur … Il faut imaginer Sisyphe heureux». Devons-nous imaginer le peintre, lui aussi, heureux ? Sommes-nous heureux en regardant ces tableaux ? Nous pourrions penser, au premier abord, que la noirceur de la peinture, la répétition incessante, suggèrent le contraire. Mais c'est dans la profondeur de la contemplation, dans la découverte des subtiles différences de couleurs et de leur intense sensualité, que nous trouvons une joie tranquille.